Bulletin n°1 Janvier 2022
L’actualité COVID est tellement dense que ce bulletin comporte pour une fois 3 pages (dans sa version pdf).
1) Pour votre information.
La vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans « à risque » de formes sévères de COVID a commencé. Pour l’ouverture de la vaccination aux enfants du même âge « sans facteurs de risque », la HAS, Le Conseil d’Orientation de la Stratégie vaccinale et le Comité Consultatif National d’Éthique ont donné un avis favorable. Les premières données de pharmacovigilance américaines sont très rassurantes, même après la 2ème dose : incidence inférieure à 1/200.000 pour les myocardites et/ou péricardites quel que soit le sexe. Les 3 instances reprennent l’ensemble des idées développées par InfoVac (voir le détail).
Les sociétés savantes de pédiatrie ont publié des communiqués à l’intention des professionnels de santé et des familles pour expliquer au mieux les enjeux de cette vaccination.
Le variant Omicron change les paradigmes de la pandémie. En l’état actuel des connaissances, ses caractéristiques par rapport au variant ∂ sont :
- une contagiosité accrue, avec un R0 ≥ 10 (proche du R0 de la rougeole) avec un intervalle intergénérationnel très court : le temps de doublement de l’épidémie n’a jamais été aussi rapide (2 à 3 jours), expliquant qu’il soit devenu prédominant en quelques semaines. Cette très forte transmissibilité passe probablement par une transmission « air » encore plus efficace. Ceci impose, si l’on veut freiner cette vague, des mesures (d’hygiène et de testing) complémentaires et synergiques.
- une plus grande résistance à l’immunité post infectieuse ou post vaccinale
- une sévérité plus faible (expliquée en partie par la fraction de la population déjà immunisée par la vaccination ou la maladie mais aussi potentiellement sa moindre capacité à infecter le tractus respiratoire bas). En Afrique du Sud, la déferlante Omicron a été de courte durée et a entrainé beaucoup moins d’hospitalisations et de décès que les vagues précédentes. Néanmoins, la situation n’est pas extrapolable à l’hémisphère nord (été austral, ratio vaccinés/infectés très différent, population plus jeune…). Les premières données du Royaume Uni sont aussi en faveur d’une moindre sévérité, mais ces données doivent être consolidées, et le plus grand nombre d’infections va possiblement s’accompagner d’un nombre de cas graves élevé.
L’hypothèse que la vague Omicron contribue à l’immunité collective et soit une des sorties possibles de la pandémie apparait comme plausible
Le vaccin COVID 19 de Novavax (Nuvaxovid® ou NVX-CoV2373) a été autorisé par la Commission Européenne, après que L’EMA a recommandé son utilisation le 20/12/2021. Il diffère des vaccins actuellement disponibles : c’est un vaccin sous unitaire constitué de nanoparticules de glycoprotéines Spike recombinantes du SARS-CoV-2 adjuvantées par Matrix-M1. Il induit une forte réponse immunitaire en primo vaccination, et dans un essai randomisé multicentrique contre placebo conduit au Royaume-Uni, l’efficacité vaccinale a été estimée à 89,7 % (IC95%, 80,2 à 94,6) comparable aux vaccins à ARNm. Le schéma vaccinal comporte 2 doses espacées de trois semaines. Il permet aussi une forte réponse immunitaire lorsqu’il est administré en boost (essai CovBoost).
La FDA vient d’accorder aux États-Unis une Autorisation de Mise sur le Marché Temporaire pour le Comirnaty® en dose de rappel pour les adolescents. L’Agence Européenne (EMA) devrait suivre dans les jours à venir de même que la recommandation en population générale.
Les recommandations d’isolement en cas d’infection par SARS-CoV-2 ou pour les cas contacts ont été changées du fait l’importance de la vague épidémique Omicron et ses conséquences sur la société : les durées ont globalement été raccourcies (tenant compte du statut vaccinal et de l’âge) et la place des tests augmentée (voir les règles d'isolement).
2) En réponse à vos questions.
Un sujet contact peut-il recevoir la dose « booster » ? OUI !! (voir le détail)
Les vaccins à ARNm disponibles protègent-t-il du variant Omicron ? Oui, mais avec une efficacité diminuée, en particulier sur les formes non graves et chez les personnes âgées et avec comorbidités et après 3 doses de vaccin (voir le détail) !
Les variants Omicron induisent-ils des formes moins graves de Covid-19 ? En première analyse Oui (voir le détail) !!!
Je dois vacciner bientôt un jeune adolescent de 11 ans et 11 mois. Dois-je lui faire la dose « enfant » (10 mg) ou la dose « adulte » (30 mg) ? Privilégier la forme « enfant » (voir le détail).
Les PCR et les tests antigéniques sont-ils aussi performants pour le variant Omicron ? L’hypothèse d’une petite baisse de la sensibilité des tests antigénique est possible mais peu probable en vie réelle (voir le détail).
En faisant à un adolescent sa première dose de Comirnaty®, j’ai réalisé un TROD sérologique dont seule la barre « IgM » était positive et pas la barre IgG. Que faut-il en penser ? C’est probablement un faut positif (voir le détail).
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Robert Cohen, Catherine Weil-Olivier, Maeva Lefebvre, Odile Launay, Olivier Romain, Franck Thollot, Véronique Dufour, Pierre Bakhache, Marie-Aliette Dommergues, Joël Gaudelus, Hervé Haas, Isabelle Hau, Pierre Bégué, Didier Pinquier, Georges Thiebault, François Vie le Sage, Claire-Anne Siegrist.
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