Position des sociétés savantes de pédiatrie au sujet de la vaccination anti-COVID des 5-11 ans destinée aux familles
Les pédiatres représentés par les sociétés savantes de pédiatrie recommandent la vaccination de tous les enfants âgés de 5 à 11 ans, mais en priorité ceux porteurs de maladies chroniques à risque de forme grave de COVID ou vivant au contact de personnes immunodéprimées (qui ne répondent pas efficacement à la vaccination). Les pédiatres rappellent aussi que le contrôle de l’épidémie et de la vague actuelle passe avant tout par la dose de rappel vaccinal chez tous les adultes ainsi que le renforcement des gestes barrières.
Un vaccin pour protéger les enfants
Même si la COVID reste une maladie beaucoup moins grave chez l’enfant que chez l’adulte, l’objectif principal de la vaccination dans cette tranche d’âge est de protéger les jeunes enfants contre les rares formes graves de COVID-19. Le risque de décès, de séquelles ou d’hospitalisation en réanimation est bien moindre chez l’enfant que chez l’adulte, c’est pourquoi cette vaccination n’est ni obligatoire ni soumise à restriction chez les enfants. Les principales formes graves de COVID chez les enfants sont les syndromes inflammatoires multisystémiques pédiatriques (PIMS), qui surviennent le plus souvent 4 à 5 semaines après la contamination. Depuis avril 2020 en France, 373 enfants âgés de 5 à 11 ans ont été hospitalisés pour un PIMS, le plus souvent en réanimation. Pourtant, 80% d’entre eux étaient des enfants en bonne santé, sans aucun facteur de risque identifié. La vaccination des enfants nous semble importante pour prévenir les PIMS de la prochaine vague « Omicron » qui se profile. Par ailleurs, malgré des données encore limitées et des incertitudes, les scientifiques espèrent que la vaccination des enfants permettra de limiter la fermeture des classes et pourra contribuer à l’immunité collective.
Un vaccin sûr dans cette tranche d’âge
Les données concernant la sécurité du vaccin utilisé dans cette classe d’âge aux Etats Unis et en Israël depuis novembre 2021 sont très rassurantes. Les pédiatres resteront très attentifs à la déclaration des effets indésirables et au suivi de pharmacovigilance en France et dans tous les pays qui vaccinent les jeunes enfants.
En pratique :
Chez l’enfant, la réalisation d’un test rapide (TROD) sérologique (en l’absence d’antécédent connu et documenté de Covid-19) au moment de la 1ère dose vaccinale doit être généralisée pour n’administrer qu’une seule dose du vaccin en cas de contact antérieur avec le virus responsable du COVID.
Cette campagne de prévention vise à offrir aux familles et aux enfants qui le souhaitent un accès large la vaccination en donnant la priorité dans un premier temps à la vaccination des collégiens. Vaccinés ou non, tous les enfants doivent conserver une vie scolaire, sportive et sociale de qualité sans passe sanitaire ni vaccinal.
Dans le contexte d’incertitude sur plusieurs points importants de la pandémie (diffusion du variant omicron, durée de l’immunité…), pédiatres et médecins généralistes sont les interlocuteurs privilégiés des familles et des enfants pour proposer informations et échanges en toute transparence et aboutir à une décision médicale partagée.
Pr Christèle Gras-Le Guen, Présidente de la Société Française de Pédiatrie (SFP)
Pr Romain Basmaci, Secrétaire général de la Société Française de Pédiatrie (SFP)
Pr Robert Cohen, Président du Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNPP), Président du Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP)
Dr Fabienne Kochert, Présidente de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA)
Pr François Angoulvant, Président du Groupe Francophone de Réanimation et Urgence Pédiatrique
Pr Elise Launay, Présidente du Groupe de Pédiatrie Générale Sociale et Environnementale
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