Les points essentiels au 20 juin 2023
- En septembre 2023, une prévention large des nourrissons de moins 6 mois, pour leur première saison de VRS, par immunisation passive, sera très probablement possible en France. En effet, l’anticorps monoclonal Nirsevimab (ou Beyfortus®) a obtenu l’AMM européenne durant le dernier trimestre 2022 et sera très probablement disponible et pris en charge par l’état.
- Pourquoi une prévention large serait utile aux nourrissons et à la collectivité ?
- Le VRS est le principal agent des bronchiolites, mais il donne aussi de nombreuses autres pathologies.
- C’est un virus quasi-obligatoire avant l’âge de deux ans.
- Les bronchiolites hospitalisées touchent plus de 80% d’enfants bien portants auparavant.
- Elles sont plus sévères en cas de facteurs de risque.
- Après un premier épisode, la récurrence des sifflements et/ou l’existence d’asthme peut impacter les premières années de vie de l’enfant et sont responsables de besoins de santé supplémentaires.
- La charge de soins hivernale induite, ambulatoire, aux urgences et en hospitalisation est intense à chaque saison, ceci pour les professionnels de santé concernés et l’ensemble du système de soins (embolisation des lits empêchant d’autres activités).
- Les mesures d’hygiène (lavage des mains, nettoyage des surfaces) associées aux mesures de type respiratoire (masques, distanciation) ont fait la preuve de leur efficacité. Elles sont nécessaires et doivent être soutenues en saison épidémique. Elles ne sont pas suffisantes pour protéger l’ensemble des nourrissons.
- Le Nirsevimab en injection unique du fait d’une durée d’action longue (au moins 5 mois), a fait la preuve de son efficacité clinique, démontrée dans de larges essais cliniques internationaux en termes d’infections à VRS des voies aériennes inférieures. A ce jour aucun signal particulier de tolérance n’a été constaté.
- Les conditions pratiques d’administration (une seule dose par voie intra-musculaire 50mg pour un poids de moins de 5kg et 100mg pour les poids supérieurs) sont en cours de discussion par les autorités de santé : par qui (Maternité ? médecin ? sage-femme ?), à quel moment ? (Dès la naissance, ou dans la semaine qui suit pour les enfants nés en période épidémique ; septembre pour des enfants nés hors saison épidémique).
- La vaccination maternelle par un vaccin VRS pré-fusion est une autre forme d’immunisation passive du fœtus et du nouveau-né grâce à un transfert actif à travers le placenta via des récepteurs, les anticorps sont reçus passivement dans le sang du cordon. Des études cliniques publiées, de phase 3, sont prometteuses.
- Quelle que soit l’immunisation passive retenue il est indispensable de :
- renforcer les techniques de détection rapide du VRS (et d’autres virus respiratoires) sur le lieu de consultation (« point of care »)
- comprendre avec les professionnels de santé quelle peut être l’application logistique la plus satisfaisante locale
- informer plus largement sur le virus, ses conséquences, les possibilités de prévention
- mettre en place dès la recommandation acquise et son application, des mesures d’évaluation en termes d’efficacité en vie réelle et de surveillance virologique