Encadré 2. Principales maladies prévenues par les vaccins
Encadré 2. Principales maladies prévenues par les vaccins
La bactérie provoquant le tétanos est présente dans le sol et ne sera jamais éliminée. Ne pas être protégé contre la toxine produite par cette bactérie expose en permanence au risque d’une maladie grave dès le contact d’une plaie ou d’une simple excoriation avec la terre ou des végétaux. En France, depuis l’introduction de la vaccination en 1940, Santé Publique France a noté une chute des cas de près de 97% () et entre 2005 et 2017, 112 cas de tétanos ont été déclarés. La majo sont survenus chez des personnes âgées de plus de 65 ans, témoignant de l’absence d’injections de rappel. Cependant, 3 cas de tétanos ont été déclarés depuis 2012 en France métropolitaine, chez des enfants âgés de 3 à 8 ans, non ou mal vaccinés, confirmant le risque pour toute personne non protégée par la vaccination.
La bactérie responsable de la diphtérie, largement présente dans la nature, ne peut vraisemblablement pas être éradiquée, le vaccin n’étant dirigé que contre la toxine diphtérique, et non contre la bactérie elle-même. Cependant pour des raisons encore inconnues, les souches productrices de toxines semblent beaucoup moins présentes dans les pays ou la couverture vaccinale est bonne. En France, depuis l’introduction de la vaccination en 1938, Santé Publique France a noté une chute des cas de près de 100% (). Chaque arrêt de programme de vaccination, pour quelle que raison que ce soit, a vu ressurgir des épidémies comme en Russie après l’effondrement du système de santé à la disparition de l’ex-URSS, au Venezuela actuellement. De plus, 2 décès par diphtérie, survenus très récemment chez de jeunes enfants non vaccinés et qui n’avaient pas voyagé dans les semaines précédant la maladie, l’un en Espagne en 2015, l’autre en Belgique en 2016, deux pays où la couverture vaccinale diphtérie est très élevée, confirment la nécessité d’une couverture vaccinale optimale pour maintenir l’élimination de la maladie.
Les virus de la poliomyélite ne circulent plus en France, ni dans la totalité des pays de haut niveau socio-économique (). Cependant, ces dernières années, des cas ont été décrits (Afghanistan, Pakistan, Nigéria), et le risque de réintroduction en France persiste tant que la maladie n’aura pas été éradiquée.
La coqueluche est une maladie bactérienne qu’il est impossible d’éradiquer avec les vaccins actuels, dont l’efficacité se situe entre 80 et 90 % et la durée de protection en moyenne de 5 à 6 ans. Si les programmes de vaccination ont provoqué un effondrement du nombre de cas (), tous les ans plusieurs centaines de cas de coqueluche sont diagnostiqués chez des nourrissons de moins de 3 mois, trop jeunes pour être protégés par leur propre vaccination. Seule une couverture vaccinale plus élevée dans leur entourage permettrait de réduire ce fardeau.
Malgré une efficacité remarquable de la vaccination qui a permis de faire quasiment disparaitre les méningites et épiglottites du nourrisson à Haemophilus influenzae serotype b (), quelques cas de maladies graves dues (incidence de 1.13 cas pour 100 000 en 2016), continuent à survenir tous les ans en France, la bactérie responsable continuant d’être portée par un petit nombre d’individus, le plus souvent porteurs sains. Un arrêt de ces vaccinations entrainerait une recrudescence très rapide de ces maladies.
La vaccination contre l’hépatite B réalisée chez les nourrissons a une efficacité individuelle quasi optimale. Cependant, l’hépatite B reste une maladie fréquente chez les sujets non-vaccinés, car le virus est présent chez des « porteurs chroniques » (0,65 % de la population soit plusieurs centaines de milliers de personnes) ayant contracté l’infection avant la mise en place de la vaccination ou en absence de vaccination.
Le virus de la rougeole est le plus contagieux des virus de l’ensemble des maladies infectieuse car il persiste longtemps dans l’air au sein de micro particules. En France, depuis l’introduction de la vaccination en 1968, Santé Publique France a noté une chute des cas de près de 97% () En Europe occidentale, depuis 2005, des épidémies de rougeole ont touché des populations non vaccinées en Allemagne, en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Espagne, en France, en Italie, en Suisse et au Royaume-Uni. Actuellement (en 2018) une nouvelle épidémie touche la France et a été responsable de 3 décès, dont deux chez des sujets qui présentaient une contre-indication à la vaccination et que seule l’immunité de groupe, liée à une meilleure couverture vaccinale aurait pu protéger